Comprendre le pH du système digestif du cheval
Acidose, ulcère, perte de poids, mauvaise digestion et coliques chez le cheval, le pH peut être en cause… L’appareil digestif des équidés est très sensible, il semblerait que l’équilibre acide/base soit des plus importants. Explications :
Des études approfondies de l’appareil digestif équin mentionnent invariablement le pH, en particulier au niveau du système gastro-intestinal. Qu’est-ce que le pH et comment le réguler pour le bien-être des chevaux (et des ânes) ?
En termes plus simples, le pH est une échelle numérique utilisée pour mesurer l’acidité ou la basicité d’une solution. L’échelle va généralement de 0 à 14, avec de 0 à 6 indiquant l’acidité, 7 représentant la neutralité, et de 8 à 14 la basicité ou alcalinité.
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L’estomac du cheval
Dans le cadre du processus de digestion, il fabrique et sécrète de l’acide chlorhydrique, en créant un environnement naturellement acide. L’équilibre acide/base gastrique fluctue en fonction des contenus, à la fois par la quantité et par le type d’aliments et du fourrage (foin, fibres, protéines, amidon…).
“Une gamme de mesures de pH gastrique a été enregistrée ; dont la plus basse est inférieure à 2, et la plus élevée supérieure à 6. Donc, dans le meilleur des cas, l’environnement gastrique équin est à tendance acide”, a déclaré Catherine Whitehouse, M.S., une nutritionniste au Kentucky Equine Research (KER).
Dans la nature, les chevaux emploient deux stratégies principales de protection pour maintenir le système gastrique en bonne santé :
- Par une consommation quasi-continue de fourrages en grande quantité, ce qui maintient l’estomac plein, évitant ainsi aux acides de “clapoter”; et
- Par la production et l’absorption de la salive, qui atténue ou neutralise l’environnement acide (ce qui réduit l’acidité gastrique).
Beaucoup de chevaux domestiques restent désavantagés, car ils n’ont pas accès à une ration de foin illimité, ce qui les laissent à jeûn pendant de longues périodes. Ceci est expressément vrai pour les chevaux nourris au box avec un ou deux gros repas par jour. Encore plus si le bol alimentaire quotidien n’est pas suffisament copieux.
En outre, contrairement aux humains, les chevaux ne produisent pas de salive lorsqu’ils ne sont pas activement engagés dans la mastication et la déglutition liées à l’alimentation.
Lorsque ces deux couches de protection sont désactivées, la muqueuse gastrique souffre, entraînant une érosion et une ulcération ou du moins une acidité gastrique.
Plusieurs techniques de gestion conçues pour éviter la formation d’ulcères ont été identifiées.
L’intestin postérieur
A la fin du tube digestif, juste après le petit intestin, se trouve l’intestin postérieur, composé du caecum et du côlon. Au sein de ces structures réside une population de bactéries qui aident à la fermentation des fourrages. Les bactéries fonctionnent mieux lorsque leur environnement, le pH y compris, reste assez constant.
Bien que l’équilibre acide/base puisse fluctuer en raison de la qualité et de la grande quantité d’aliments ou non contenus dans le caecum, la principale raison d’une chute brutale de pH implique la suralimentation des concentrés.
“Lorsqu’une ration trop grande est donnée dans un repas, la plus grande partie pure submerge l’intestin antérieur (estomac et intestin grêle) et passe à la hâte et digérée partiellement à l’intestin postérieur», déclare Catherine Whitehouse.
“Le problème est que l’intestin postérieur n’est pas équipé pour digérer efficacement les sources d’énergie primaire de l’alimentation ; sa spécialité est le traitement des fibres. Comme la fermentation des grains se produit, la population microbienne change lorsque certains micro-organismes meurent et d’autres prospèrent. Ces changements provoquent une baisse du pH dans l’intestin”.
Alors que dans l’intestin postérieur un équilibre acide/base normal peut être dans la fourchette 6,5 – 7, un intestin postérieur acide pourrait tomber aussi bas que 5, ce qui peut entraîner une acidose.
L’acidose de l’intestin postérieur peut être problématique à plusieurs niveaux, les chevaux atteints de cette maladie ont tendance à avoir des symptômes subcliniques, comme une attitude de sur ou sous-alimentation, une perte de poids, des coliques légères et récurrentes, un fumier exceptionnellement doux, ou des changements de comportement.
Si les signes cliniques indiquent une acidose, consulter un vétérinaire ou un nutritioniste équin. Il existe aussi des tampons pour l’intestin postérieur équin. Ceux-ci modèrent le pH de l’intestin, ce qui le rend plus accueillant pour les microbes bénéfiques. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Article revu et corrigé par notre expert en médecine vétérinaire holistique
Avec plus de 40 ans d'expérience en médecine vétérinaire, je me spécialise dans les traitements non invasifs et fondés sur des preuves pour le bien-être animal. Après une décennie en pratique traditionnelle, j'ai orienté ma carrière vers une approche holistique, intégrant l'acupuncture, les remèdes à base de plantes, les suppléments alimentaires et les soins ostéopathiques. Mon objectif est de traiter les animaux de manière globale, en minimisant l'utilisation de médicaments synthétiques, tout en priorisant la santé et la sécurité.
Robert Raynal
30 ans d'expertise en médecine vétérinaire holistique
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